A seulement 17 ans, Juliette Raimondo compte déjà à son actif une expérience des compétitions impressionnantes et un palmarès qui l'est tout autant. Présente comme barreuse aux Championnats du Monde d'Aviron de Mer de Hong-Kong en 2019, la jeune athlète est déjà championne de France en 4 mixte, championne de France d'Aviron de Mer en 4 cadette, double vice-championne de France d'Aviron de mer et sextuple championne de France d'Aviron de Mer en tant que barreuse, entre autres.
A cette expérience des bassins s'ajoute désormais celle du Beach Rowing Sprint sur lequel Juliette revient pour son Club.
Comment trouves-tu le Beach Rowing Sprint par rapport aux autres disciplines de l’aviron ?
J'ai découvert le Beach Rowing Sprint cette année lors des sélections BRS en Mai à la Seyne Sur Mer. A vrai dire, cette discipline est bien différente des autres courses en mer ou en rivière que l'on retrouve tout au long de l'année lorsqu'on pratique l'aviron à un assez haut niveau. En effet, cela est bien plus ludique du fait qu'il faut courir plusieurs dizaines de mètres sur le sable avant de rejoindre son bateau, et aussi spectaculaire en raison des courses qui se déroulent en duels, donc un contre un, sur 500 mètres, l'aller étant un slalom et le retour une ligne droite.
J'ai donc été surprise par cette nouvelle discipline et l'effort qu'elle demande.
Selon toi, quelles qualités sont nécessaires pour performer en BRS ?
Dès ma première course au BRS, j'ai compris qu'un excellent cardio était nécessaire pour pouvoir enchaîner plusieurs courses d'affilée... C'est vrai que j'ai très vite été essoufflée, mais le pire c'est la sensation dans les muscles, qui restent tétanisés au bout de quelques courses. En bref, je pense qu'il faut être bien organisé et toujours avoir une boisson ou une barre bien sucrée à prendre après chaque course, pour être le plus en forme possible pour la suivante.
Quelles sont les difficultés spécifiques à la discipline ?
Elles sont nombreuses! Tout d'abord, il faut savoir courir dans le sable, ce qui n'est pas chose facile: on s'enfonce dans les trous, on glisse, on tombe... Arrivé dans le bateau il faut être très rapide pour partir en première position, mais ne pas trop se précipiter pour éviter des erreurs comme ne pas bien caler ses pelles au départ ou tout simplement faire une fausse pelle. Ensuite, les rameurs doivent effectuer un sprint de 500 mètres parfois dans des conditions qui ne leurs sont pas favorables, comme partout en aviron, mais en plus en ayant les mains mouillées, parfois pleines de sable, les pieds mal attachés... Bref vraiment pas confortable.
Et enfin, ce qui, je pense, demande le plus d'efforts, c'est l'arrivée. En effet il faut réussir à sortir du bateau sans tomber à l'eau, car étant fatiguées du 500 mètres, les jambes sont toutes molles, la tête n'est plus très lucide et il est difficile de rester debout. Finalement il faut courir hors de l'eau, puis dans le sable, sans oublier de faire le bon chemin retour et sans tomber, ce qui est très fréquent.
Toutes ces difficultés font du Beach Rowing Sprint une discipline vraiment à part.
Quel est ton souvenir le plus marquant de ce premier championnat de France ?
J'ai eu la chance de participer au premier championnat de France BRS en 4 mixte avec Charles Louis Mauro, Julien Gazaix, Jacobine Andriessen et à la barre Léo Oncina, ainsi qu'en solo. En 4x nous avons terminé 4ème, vraiment pas loin du podium. En solo j'ai terminé en 8ème de finale.
Je n'ai pas été particulièrement marquée par une chose plus que par une autre, mais j'ai beaucoup aimé ma toute première course en solo du championnat, la série, où nous courrions 4 par 4. En effet j'ai embarqué en premier dans mon bateau, grâce notamment à l'aide de Xavier et d'un autre teneur bénévole et j'ai continué la course tout en étant première. Arrivée sur le sable j'ai couru, en tombant un peu certes, et j'ai buzzé.
Aurais-tu un conseil pour des rameurs qui voudraient se préparer au BRS ?
Je pense que, pour se préparer au BRS, un entraînement spécifique et personnalisé est nécessaire. En effet, certains rameurs seront très à l'aise sur le passage de bouées mais moins sur la partie cardio respiratoire. D'autres, à l'inverse, auront de très bonnes capacités physiques, adaptées pour le BRS, mais seront bien moins à l'aise avec le bateau, la mise à l'eau ou l'arrivée. C'est pourquoi je pense qu'il faut se préparer bien avant le championnat. Cette discipline est tellement différente des autres qu'elle demande une préparation vraiment spécifique. Il faut alors préparer les départs, les passages de bouées, les arrivées, la course dans le sable, ainsi que le fractionné, très important pour l'effort que requiert le BRS, pour être prêt sur la ligne de départ!
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